Nous avons tous des rĂȘves, mais trĂšs peu de personnes passent Ă l’action concrĂštement pour les atteindre. Imaginez-vous Ă l’age de 14 ans, inspirĂ© par des cĂ©lĂ©britĂ©s comme « Bruce Lee ». Vous rĂȘviez de devenir vous aussi un champion. đ
Pierre Terouanne est passĂ© du rĂȘve Ă la rĂ©alitĂ©. Il devient le nouveau champion du monde de poids lourd de krav maga Ă 44 ans.
Vous voulez savoir comment cela c’est passĂ©, alors cette interview vous donne tous les secrets pour devenir vous aussi, pourquoi pas, le nouveau champion du monde de votre catĂ©gorie !
Une chose est sûre, connaitre les stratégies que Pierre Terouanne a mis en place, vont nous permettre de booster notre self défense et plus particuliÚrement notre krav maga.
Mais avant, je vous invite Ă visionner cette vidĂ©o, si ce n’est pas dĂ©jĂ fait đ. Elle vous prĂ©sente pierre Terouanne, un combattant emprunt de sagesse et d’humilitĂ©.
Maintenant que vous connaissez Pierre nous pouvons commencer ce deuxiĂšme volet :
Daryus : on se retrouve, on a fait une petite pause, vous mettez deux passionnés de krav maga ensemble, ça peut durer vraiment longtemps. Il y a beaucoup de chose à dire sur le krav maga.
C’est ce que j’aime aussi dans cette discipline. Il y a Ă©normĂ©ment de dimensions, entre la self dĂ©fense, la dimension combat, ça donne vraiment un krav maga trĂšs riche.
Alors comment se dĂ©roulent les championnats du monde de krav maga ? J’aimerais connaitre les rĂšgles et l’ambiance…
Pierre : La fĂ©dĂ©ration avait mis en place, il y 4 Ă 5 ans un championnat du monde technique. Il y a eu mĂȘme plusieurs championnats de France. Maintenant, il a deux championnats du monde.
Au moment, oĂč je participais Ă mon championnat du monde combat. La fĂ©dĂ©ration avait fait le championnat du monde technique. C’Ă©tait le deuxiĂšme championnat du monde technique et le premier championnat du monde combat.
Pour expliquer le championnat du monde technique. Tu prĂ©pares une chorĂ©graphie sur une minute trente avec un partenaire. Et Ă tour de rĂŽle ou pas, ça c’est libre, vous enchainez des attaques, des agressions et des dĂ©fenses Ă mains nues, avec un couteau et un bĂąton. Ce sont les armes qui sont retenues dans la fĂ©dĂ©ration.
Et puis quand ta prestation est terminĂ©e, tu es notĂ© par rapport Ă une autre Ă©quipe qui est tirĂ©e au sort, avec un systĂšme de drapeau. C’est celui qui obtient le plus de drapeaux qui passe au tour suivant.
Ăa se dĂ©roule comme ça, c’est un championnat par tour Ă©liminatoire classique. C’est assez physique, ce qui est intĂ©ressant, c’est que tu peux intĂ©grer ton travail personnel.
Par exemple : en ce moment je suis en train de travailler telle ou telle clé, tient je vais la glisser dans ma chorégraphie, ça fait une sorte de kata avec un partenaire.
Daryus : Effectivement, les passages de grades, je les apprĂ©hende comme des katas, je les apprends par cĆur, et je les annonce avant de les exĂ©cuter.
Pierre : voila, j’avais fait un retour Ă la compĂ©tition sur les championnats techniques, mon meilleur rĂ©sultat, c’Ă©tait 3e au championnat de France.
Vous avez une explication également dans cette vidéo :
Il faut dire que c’est un niveau trĂšs Ă©levĂ©. Ceux qui vont commencer dans les annĂ©es avenir, ils vont avoir une concurrence qui va ĂȘtre difficile Ă dĂ©stabiliser. Parce que le niveau est trĂšs rude.
J’espĂšre qu’il y aura du monde Ă venir sur ce type de compĂ©titions, parce que c’est trĂšs enrichissant.
Si je veux mettre en avant un des dĂ©fauts sur ce type de pratique, et pourquoi j’ai notamment arrĂȘtĂ©. On revient au problĂšme vu dans l’Ă©pisode prĂ©cĂ©dent, sur les arts martiaux oĂč tu ne frappes pas.
En opposition aux sports de combats oĂč tu travailles en contact. C’est que dans ce type de dĂ©fense, tu dois Ă©galement mimer. Si tu veux rentrer un peu plus dans le jeu, quand tu prends un choc et montrer que tu es touchĂ©.
Tu te conditionnes presque psychologiquement, lorsque tu prends un dĂ©marrage de coups Ă plier. Cette idĂ©e-lĂ , elle ne me plait pas trop. Cela fausse la rĂ©alitĂ©. Je me suis rendu compte Ă l’entrainement, un peu plus poussĂ©, type combat, que je commençais Ă remĂźmer ces gestes-lĂ .
Donc, ça ne m’intĂ©resse pas du tout. Je veux l’effacer de mon systĂšme nerveux. Tu prends un coup, ce n’est quâun coup, ce n’est pas grave, il faut continuer ton combat bien Ă©videmment.
Je me suis Ă©cartĂ© un peu de ce type de pratique, parce que j’en avais fait le tour. Mais je reconnais que c’est intĂ©ressant et que le niveau est bon. J’avais totalement arrĂȘtĂ©, et la fĂ©dĂ©ration a annoncĂ© un championnat de France qui a eu lieu au mois d’avril 2019.
En regardant le rĂšglement je m’aperçois que c’est un championnat de France combat. J’Ă©tais intriguĂ©, je vois des gars avec des casques e des gants de MMA. Je me dis « tiens ! C’est bien ça  » et surtout l’utilisation des armes.
Je regarde plus prĂ©cisĂ©ment le rĂšglement et je suis interpellĂ© parce que ce sont des assauts de 10 secondes qui me paraissent extrĂȘmement brefs. Par rapport Ă ce que j’ai connu en boxe, avec des rounds de 2 minutes ou des assauts de karatĂ© de 3 minutes.
Lors de ma prĂ©paration, j’ai trouvĂ© que 10 secondes ça peut ĂȘtre trĂšs long. Selon les situations. Par exemple quand tu es contre un mur, plus prĂ©cisĂ©ment dos au mur, et que ton agresseur a le feu vert pour te poignarder, 10 secondes c’est vraiment trĂšs trĂšs long.
J’ai repris des scenarios de dĂ©fense ou je me retrouve enfermĂ© dans une cage d’ascenseur, 10 secondes c’est effroyable, ce qui peut se passer avec un couteau ou un cutter.
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Cet exemple-lĂ , rapproche assez bien de la rĂ©alitĂ© finalement. Ce qui me plait, ce que l’on rentre totalement dans l’esprit du krav maga, c’est-Ă -dire que ta stratĂ©gie ne se dĂ©veloppe pas totalement lors de l’agression.
Mais tu la prĂ©pares en amont. Au moment de l’agression, ce ne sont que tes rĂ©flexes qui doivent ressortir. Tout ce que tu as travaillĂ© avant ne compte plus, parce quâĂ ce moment prĂ©cis, tu ne peux plus rĂ©flĂ©chir.
Si tes rĂ©flexes travaillĂ©s en entrainement ne sont pas en accords avec ta morphologie, et si c’est un style trop « tĂ©lĂ©phoné », alors ça va peut-ĂȘtre marchĂ© pour 5 personnes sur 10. Mais pas pour tout le monde.
Si tu as travaillé des réflexes qui ne correspondent pas à ton systÚme nerveux, ça ne fonctionnera pas.
Daryus : oui effectivement, j’ai un exemple par rapport Ă mon travail du couteau au sol. Je suis tellement grand (1,98 m) que j’ai dĂ» trouver des techniques pour me relever plus rapidement. Et prendre en compte la distance et ma morphologie.
Je pense que chaque personne en fonction de sa morphologie, doit mettre un systÚme de défense en place. Je te rejoins là -dessus.
Pierre : pour reprendre cet aspect, cette façon de travailler, va au dessus de la simple compĂ©tition et surtout amĂ©liore le travail technique dans son ensemble. J’ai mis en place un schĂ©ma pĂ©dagogique totalement diffĂ©rent par rapport Ă avant.
C’est-Ă -dire quâavant, je travaillais la technique et ensuite je l’amenais au combat, mais maintenant je fais l’inverse. Je combats, je regarde oĂč sont mes rĂ©flexes, ceux de mes Ă©levĂ©s, et je mets des techniques en place.
Tu te rends compte souvent que sur un geste de dĂ©fense, on ne va pas tous rĂ©agir de la mĂȘme façon. C’est une excellente maniĂšre de dĂ©velopper son propre style de dĂ©fense.
Au mois d’avril, Ă lieu ce premier championnat de France, il s’est bien dĂ©roulĂ©. Parce que je l’ai remportĂ© dans ma catĂ©gorie poids lourd. Je me souviens plus trop, mais j’ai dĂ» faire entre 3 et 4 combats.
Daryus : les poids lourds sont compris dans quelle tranche de poids ?
Pierre : plus de 84 kg, et tu avais des adversaires qui dĂ©passaient les 100 kg …
Daryus : tu connais Karim Clemenceau ?
Pierre : oui, on s’est dĂ©jĂ croisĂ©, je sais qui s’est, parce que j’ai vu des vidĂ©os de lui, maintenant lui, est ce qu’il sait qui je suis, ça je ne sais pas. Parce que c’est marrant, au championnat du monde nous Ă©tions assis Ă cĂŽtĂ© dans les tribunes. Mais nous n’avons pas plus Ă©changĂ©, Ă part la simple courtoisie.
Daryus : je te posais la question parce quâil est l’ami dâAton B, sur le quel j’ai fait un podcast. C’est comme ça que j’ai connu karim clemenceau. Je suis allĂ© voir ce qu’il pratiquait et j’ai dĂ©couvert qu’il avait Ă©galement participer au championnat du monde de krav maga.
Pierre : il a fait de belles vidĂ©os, j’en ai vu beaucoup en cherchant krav maga sur YouTube
Daryus : d’ailleurs s’il Ă©coute notre podcast et sâil veut que je l’interview, c’est avec un grand plaisir  » au passage « .
Pierre : je me suis rendu compte par rapport aux autres combattants que j’avais Ă©tĂ© plus malin, en me servant du rĂšglement sportif. C’est-Ă -dire, comme ce sont des agressions de 10 secondes, petite prĂ©cision, au championnat de France on ne tournait pas le dos Ă l’adversaire. Il y a eu une Ă©volution entre le championnat de France et celui du monde.
Quand tu Ă©tais dĂ©fenseur, tu te mettais dans un coin de tatamis. L’agresseur au milieu, on pouvait voir l’arme qu’il prenait, mais au championnat du monde on ne savait pas.
Et tu avais la rĂšgle suivante qui Ă©tait Ă©tabli, si tu avais pris le couteau au premier round, tu n’avais pas le droit de le reprendre aprĂšs.
Par contre au championnat du monde c’Ă©tait carrĂ©ment alĂ©atoire, et tu pouvais prendre plusieurs fois la mĂȘme arme. Je pense que le rĂšglement Ă©tant fait ainsi, on n’est pas notĂ© sur l’attaque mais sur la dĂ©fense.
Et beaucoup de mes adversaires se sont prĂ©parĂ©s uniquement sur la dĂ©fense. Pour ma part j’ai vu la possibilitĂ© inverse, je me suis dit, si je mets en place des bonnes attaques, ils ne maqueront pas de points en dĂ©fenses. J’ai travaillĂ© en Kali Arnis Eskrima. J’ai la chance dans mon club, d’avoir un ami qui pratique cette discipline.
Il a commencĂ© a m’enseigner le kali, avec le maniement du couteau et du bĂąton. Cette pratique a rĂ©veillĂ© un point fondamental par rapport au krav maga.
Et plus particuliĂšrement en self dĂ©fense. Je sous-estimais de façon trop importante la dangerositĂ© d’une arme. J’Ă©tais trop enfermĂ© justement dans un travail technique classique, en me disant « ça devrait aller ».
Mais tu fais une heure de cours avec un instructeur qui sait se servir d’un couteau, il te montre les rudiments. Et c’est vraiment incroyable avec trĂšs peu d’entrainement, l’efficacitĂ© que tu peux avoir. Tu deviens redoutable.
Ă partir de lĂ , je me suis beaucoup entrainĂ© au couteau et au bĂąton. Et notamment une technique que j’ai mise en place au championnat du monde. Je pense que cela suivra aprĂšs, c’est changer mon arme de main.
C’est-Ă -dire, quand j’arrive au corps Ă corps l’adversaire me bloque mon bras, Ă ce moment prĂ©cis, je change le couteau de main soit dans le dos ou devant. Du coup comme il est bloquĂ©, un peu comme dans un accident de voiture, tu te cramponnes Ă ton volant.
Quand tu saisis le bras armĂ© d’un adversaire, tu te cramponnes aussi sur son bras et tu restes focalisĂ© sur ça, mais sâil change l’arme de main. Alors 10 secondes, c’est presque trop long.
J’ai beaucoup travaillĂ© cet entrainement, ça m’a permis de surprendre plusieurs de mes adversaires. Et dans mes contres, j’ai tout de suite cherchĂ© Ă faire mal. Mon premier punch, lors d’un combat j’ai cassĂ© le nez de mon adversaire au travers du casque. L’arbitre du combat Ă mĂȘme voulu me disqualifier. Pourtant le ko Ă©tait autorisĂ©.
Le plus dur dans ma prĂ©paration pour le championnat du monde, ce sont les rĂšglements Ă©tablis. Cela t’oblige Ă t’adapter en permanence sur les diffĂ©rents tatamis. Surtout sur la parti combat qui Ă©tait trop confuse. Tu avais le droit de frapper au sol. Mais quâĂ partir du moment oĂč tu contrĂŽles tes frappes. Le rĂšglement Ă©tait trop subtil.
Je me suis dit, si je vais au sol, alors je ne frapperais pas, je maitriserais avec de la lutte. Le championnat de France se passe bien et j’apprends qu’il y a un championnat du monde en France.
LĂ je vois mon rĂȘve d’adolescent de 14 ans se profiler devant moi. L’occasion de devenir un grand champion. C’est un grand tapis rouge qui se dĂ©roule devant moi, jusqu’Ă mes pied et je me dis : c’est pas possible !!!
Ma prĂ©paration au championnat du monde a Ă©tĂ© trĂšs particuliĂšre pour plusieurs raisons. Tout d’abord, je l’ai mieux ciblĂ©, j’ai mĂȘme fait de la sophrologie. Je me suis prĂ©parĂ© mentalement. En mĂȘme temps, j’ai eu des soucis de santĂ©, ça a mĂȘme remis en question ma participation au championnat du monde.
Je ne pouvais plus courir, sauter… Etc
Daryus : On peut savoir ce que tu as eu ?
Pierre : J’ai fait une infection urinaire, jusqu’Ă uriner du sang. C’est comme si on te mettait un coup de tibia dans les parties gĂ©nitales. J’ai fait mon championnat du monde dans ces conditions. C’est pour cela que je n’ai pas fait beaucoup de coup de pied. (rire)
Donc j’ai dĂ» revoir toute ma stratĂ©gie d’entrainement. Ăa a Ă©tĂ© finalement intĂ©ressant, de se retrouver dans cette situation difficile. J’ai pu revoir ma stratĂ©gie de combat, ma stratĂ©gie de prĂ©paration physique…
Daryus : On peut imaginer ce que ça aurait pu ĂȘtre si tu n’avais pas Ă©tĂ© blessĂ©.
Pierre : C’est assez amusant, parce qu’aprĂšs mon championnat du monde, mon entourage m’a fĂ©licitĂ©, notamment les « sparrings partners » avec qui j’ai combattus. Il y a un qui est venu me voir, il m’a dit quelque chose de trĂšs Ă©tonnant  » c’est marrant, on aurait dit que tu savais que tu allais devenir champion du monde avant de le devenir »
Le jour « j » de la pesĂ©e, tu aperçois les gaillards que tu vas affronter. Tu te dis « houwa »…
Daryus : Chapeau, je vois qu’il y a au moins 15 Ă 20 kg de diffĂ©rence. Par rapport Ă mes 110 kg quand j’amĂšne un adversaire au sol qui fait 85 kg. Je sens la difficultĂ© qu’il a Ă se sortir de mes prises. Surtout sâil y a une diffĂ©rence technique.
Une partie bien souvent négligé en krav maga mais pourtant fondamentale :
Pierre : finalement je n’ai pas rencontrĂ© de grosses difficultĂ©s. J’ai eu des adversaires qui me sont rentrĂ©s dedans forcement, Ă la maniĂšre d’un taureau.
Daryus : Par rapport Ă la nationalitĂ© des participants, qu’est que l’on retrouve au championnat du monde de krav maga.
Pierre : Il faut bien comprendre la chose suivante. Il y avait une majoritĂ© de Français, peut ĂȘtre, 90 Ă 80 % de Français, tu avais 2 Ă 3 israĂ©liens qui se battaient en duel, et quelques pays europĂ©ens mais pas une majoritĂ©.
Pour comprendre pourquoi, d’abord c’Ă©tait le premier championnat du monde de krav maga. Ensuite cela me rappelle, les premiĂšres compĂ©tions de karatĂ©s qui Ă©taient en ippon shobu, il n’y avait pas de protection. C’est-Ă -dire le premier qui marquait un coup efficace, avait gagnĂ©.
Ton combat pouvait durer 5 secondes et la c’est la mĂȘme chose. J’imagine bien qu’ un asiatique qui se dit : « je vais faire le championnat du monde et ça se trouve en 20 secondes c’est fini, je rentre chez moi ».
C’est rĂ©ellement comme ça que cela peut se dĂ©rouler !
Je pense que le rÚglement de la façon dont il est mené a pu freiner les combattants à venir participer au championnat du monde krav maga. Donc une majorité de Français, avec plus de 200 participants. Je trouve que le niveau des Français étaient trÚs trÚs fort.
Et la fĂ©dĂ©ration a ouvert la compĂ©tition Ă tous les styles. J’ai rencontrĂ© des adversaires qui pratiquaient du karatĂ© contact, et qui voulaient essayer ce championnat du monde. J’ai trouvĂ© cela super intĂ©ressant.
C’est pas comme en compĂ©tition de boxe, ou tu rencontres un boxeur. Ăa rentre bien dans l’esprit du krav maga, s’adapter Ă toutes situations. J’ai rencontrĂ© des adversaires plus fort que moi, peut ĂȘtre pas d’un point de vue technique mais plutĂŽt au niveau de l’agressivitĂ©. Mais ils ont Ă©tĂ© complĂštement dĂ©passĂ©s quand on s’est retrouvĂ© avec des armes.
On rentre dans cette compĂ©tition, avec des techniques qui deviennent typiquement krav maga. C’est-Ă -dire que tu peux ĂȘtre trĂšs fort en pied poing, c’est bien, tant mieux. Mais si tu ne sais pas te dĂ©fendre face Ă un couteau, tu es mal barrĂ©.
Daryus : Je le vois trĂšs bien quand j’ai commencĂ©, ça fait maintenant plus de 2 ans que je pratique le krav maga. Que ce soit le couteau, le bĂąton, et toutes les armes, les techniques Ă©taient obscures au dĂ©but.
Autant en boxe et au sol, ça allait, parce que j’ai pratiquĂ© du jiu jitsu bresilien. J’Ă©tais Ă l’aise, autant toutes les techniques avec armes, j’Ă©tais larguĂ© de chez largué ». Et encore j’ai beaucoup Ă apprendre.
J’aimerais bien pratiquer le kali, pour apprendre le couteau et le bĂąton. Cela me permettrait d’avoir une autre dimension en cas d’agression.
Pierre : Je comprends trĂšs bien ta frustration et ton manque de repĂšre par rapport aux armes. Parce que je n’ai pas de maitre direct en krav maga. J’ai fait beaucoup de stage avec des experts israĂ©liens.
Sinon je me suis beaucoup documentĂ© au travers d’internet, de bouquins sur Imi Lichtenfeld. Tu es frustrĂ© parce que tu vas avoir une dĂ©fense sur un couteau oĂč tu vas bloquer et contrer en mĂȘme temps.
Mais ça s’arrĂȘte la, mais on peut se poser la question : qu’est que je fais derriĂšre cette parade ?
Aujourd’hui j’ai deux rĂ©ponses. Il y a un effet de mode qui consiste Ă capturer le bras de l’adversaire, pour qu’il ne rĂ©itĂšre pas plusieurs fois son attaque. Mais tu vas te retrouver dans une confrontation de corps Ă corps oĂč tu as intĂ©rĂȘt Ă avoir travaillĂ© la lutte et tes appuis.
Une excellente vidĂ©o qui vous prouve que l’attaque au couteau est complexe !
Parce que rien ne vas ĂȘtre plus terrible que de te retrouver au sol par rapport Ă un agresseur qui a un couteau. LĂ nous sommes dans un mode compĂ©tition, mais dans la rue, tu peux avoir plusieurs agresseurs.
C’est quelque chose qu’il faut travailler parce que ça peut ĂȘtre l’une des tournures du combat. Finalement le simple blocage avec une seule frappe … On peut se dire que cela manque de contenu.
Sauf, si tu le fais avec l’esprit martial et tu te dis avec une frappe, je neutralise mon agresseur. Ce qui faut comprendre c’est que tu as intĂ©rĂȘt Ă ĂȘtre extrĂȘmement efficace sur une seule frappe, ça peut ĂȘtre ta seule chance de survie.
Parce quâamuse-toi sur un mannequin type « bob » avec un couteau. J’ai rĂ©alisĂ© des vidĂ©os de ce genres que l’on peut retrouver sur ma page facebook. En 10 secondes je suis sĂ»r que tu mets entre 20 Ă 30 coups de couteau.
C’est pour te dire que peut ĂȘtre ce n’est pas la meilleure dĂ©fense. Peut-ĂȘtre contrer sans saisir Ă chaque fois derriĂšre mais penser Ă dĂ©truire sur une frappe est aussi une solution valable.
C’est pour cela que se conditionner sur un enchainement de dĂ©fenses oĂč tu bloques, tu contres, et tu enchaines 4 Ă 5 frappes derriĂšres, puis tu saisis le bras et tu fais une clĂ© … Ăa rentre dans le fantasme.
Parce qu’il suffit de mettre devant toi un adversaire avec un casque, avec un couteau et il a comme objectif. C’est de te rentrer dedans avec un maximum de coups. Cela va remettre en cause toute ta procĂ©dure technique et tu verras que tout ton « tralla » ne fonctionne pas
Je pense que jouer le coup d’une seule frappe dur, cela peut fonctionner. Surtout si tu t’entraines sur ce qui s’appelle un makiwara que l’on retrouve souvent dans les dojos. Je pratiquais cela il y a longtemps en karatĂ© et finalement je l’ai repris derniĂšrement.
Vous avez des exemples dans cette vidéo pour travailler vos frappes :
Je me suis rendu compte de mon efficacitĂ© parce quâĂ l’entraĂźnement, juste sur une frappe avec un adversaire qui se jetais sur moi avec un couteau, je l’ai touchĂ© au plexus, c’est la premiĂšre fois de ma vie que je m’attendais Ă le plier un adversaire.
Effectivement, c’est la premiĂšre fois de ma vie oĂč j’ai vue un partenaire d’entrainement faire une syncope sur une frappe au niveau du plexus.
Si tu cherches l’efficacitĂ© ultime sur un coup, tu donnes toute la mesure dessus, cela produit malgrĂ© tout une dĂ©fense valable sur une agression au couteau ou au bĂąton. Ce n’est pas dit que cela va marcher Ă 100 %.
Mais c’est judicieux de le mettre dans son rĂ©pertoire de combat. Tu as cette approche de dĂ©fendre sur une frappe efficace et puis peut-ĂȘtre aprĂšs de rentrer en lutte pourquoi pas.
C’est difficile de dire comment vont Ă©voluer les choses dans un combat.
Fin du deuxieme Round
Le prochain épisode et le dernier de la série Pierre vous prépare une surprise virtuelle !!!
Des conseils, des vidéos pour vous entrainer, tout un programme
Pour l’heure je vous invite Ă fouiller dans vos tiroirs et Ă rechercher le rĂȘve qui vous tient le plus Ă cĆur. Je suis sĂ»r que c’est une ceinture noire de krav maga…đ
Blague à part, chercher au plus profond de vous, ce que vous avez toujours voulu entreprendre et poser la premiÚre brique du podium de votre réussite.
Rendez-vous au prochain Ă©pisode…
Et vous les nouveaux audacieux et audacieuses quelle est le rĂȘve qui vous tient le plus Ă cĆur ?