PENCHAK SILAT : L’IMPACT SUR LA SELF DÉFENSE FÉMININE

De la ceinture blanche à la noire avec de " l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace..."

Ça fait longtemps que je n’avais pas abordé le thème de la self défense féminine. Aujourd’hui vous avez droit à une collaboration avec « Margo », 29 ans, instructeur de Pencak Silat & de self-défense. Ceinture noire 1er Dan FFKDA, Instructeur Fédéral, et bientôt diplômée Monitrice d’Arts martiaux (CQP). Rien que ça !!!

Et elle nous décrira sa discipline : le Pencak Silat et le code moral qu’elle défend fermement. Tout un programme, alors installez-vous confortablement…

Dans ce témoignage, on va parler de :

✅ Pourquoi le Pencak-Silat attire de plus en plus de femmes

✅ L’impact qu’a eu le Pencak-Silat dans ma vie.

✅ Les valeurs qu’elle défend dans son enseignement.

✅ L’impact qu’elle a observé auprès des femmes.

✅ Son actualité du moment.

Sans plus attendre, voici votre article écrit par ses soins !

Pourquoi le Pencak-Silat attire de plus en plus de femmes

Efficacité et esthétisme

Cet art martial traditionnel, né dans les jungles du Sud-Est asiatique, est notamment connu pour être un art de défense terriblement efficace qui ne s’appuie pas sur la force physique mais plutôt sur l’agilité, la rapidité et la ruse.

Le Pencak-Silat regroupe l’observation de techniques de défense et d’évasion des animaux dans les jungles insulindiennes ; les animaux sauvages privilégiant par nécessite l’agilité et la fluidité à l’usage de la force brute.

Si le côté « self-défense » attire nécessairement dans notre contexte sociétal, le Pencak-Silat est d’abord et avant tout un art martial. Et c’est l’esthétisme et l’origine animale de la forme traditionnelle de cet art qui le rend mystérieux à bien des égards.

Cette richesse culturelle et même spirituelle (voire chamanique), alliée à la technique martiale si particulière du Pencak-Silat, amène l’UNESCO à l’inscrire au Patrimoine Culturel et Immatériel de l’Humanité en 2019.

Esthétisme, fluidité et spiritualité lui confère une efficacité redoutable. Autant d’éléments qui contribuent à attirer des femmes à le pratiquer !

Pencak-Silat inscrit au Patrimoine Culturel et Immatériel de l’Humanité en 2019

Efficacité toujours et accessibilité

J’ai découvert le Pencak-Silat en 2010 : ce qui m’a immédiatement fascinée, c’est son côté animal, explosif et sauvage : la fluidité, la rapidité et l’agilité dans chaque geste.

La mécanique du corps propre au Pencak, n’implique pas de rapport de force avec l’adversaire.

Elle demande en revanche rapidité, précision et explosivité : il faut agir en un éclair, se déplacer en diagonal avec fluidité et utiliser la rotation des hanches dans chaque mouvement pour maximiser sa propre puissance.

On apprend à utiliser et à optimiser toutes nos ressources internes: c’est ce qui en fait un art martial intéressant pour une femme qui n’a alors pas besoin d’être plus « forte » musculairement que son agresseur.

Étant moi-même « taillée comme un haricot »😁, le Pencak-Silat m’a donné les outils pour pouvoir faire face à un agresseur sans recourir à la force.

Ouch….

Une bonne condition physique est évidemment requise pour se mouvoir avec agilité et impulsivité. Et les entraînements sont exigeants, comme dans toute discipline martiale, mais au final, ce n’est pas le rapport de force qui fera la différence.

Les déplacements en triangle et les mouvements fluides et circulaires font du Pencak-Silat un art martial déroutant : on sort systématiquement de l’axe pour disparaitre du champ de vision de l’agresseur.

On « accompagne » les attaques pour mieux les contrer, un point commun avec l’Aïkido, et on vient percuter différents points sensibles simultanément avec une rapidité déconcertante.

Les lecteurs de cet article ont également lu : COMMENT IDENTIFIER LES POINTS VITAUX EN SELF DÉFENSE ?

L’impact qu’a eu le Pencak-Silat dans ma vie

Mes débuts en Pencak-Silat

Je pratique les arts martiaux depuis l’âge de 16 ans : une vraie école de la vie qui m’a forgée et enseigné la détermination. J’ai commencé l’Aïkido en 2007 avec Gérard Dumont (7e dan) avant de découvrir le Pencak-Silat en 2010 au Fight Tiger Club avec Sébastien Véroult 4e dan et son équipe (école Charles Joussot, style Setia Hati Terate).

À gauche, technique au bâton de Sébastien Véroult (4e dan) sur moi. À droite, Charles Joussot 8e dan, fondateur de l’école dans laquelle j’ai été formée.

Les entraînements étaient durs et répétitifs. Les passages de grade de vraies épreuves que je n’aurais jamais pensé pouvoir franchir avec de réels combats qui m’ont aidé à gagner confiance en moi.

Ce qui se passait sur le tatami était transposable dans la vie réelle : je me suis découverte capable de déployer une énergie phénoménale et de dépasser mes limites sur le tatami.

Alors pourquoi pas dans la vie réelle ?

Un passage de grade mémorable notamment :

Combat final, mon « partenaire » m’envoie un coup de pied circulaire d’une extrême violence, je fais un mauvais déplacement et reçois le coup de plein fouet.

Je pense m’être cassé le bras. Une force intérieure inconnue surgit à ce moment-là. Je rebondis aussitôt et termine le combat avec agilité et détermination. J’ai réussi à dépasser ma douleur, à terminer le combat et à apprendre de mon erreur.

Je ne ferai plus jamais cette erreur de déplacement. Mon corps s’en souvient encore !

Et maintenant, je sais que je suis capable de rebondir.

Le fameux »coup de pied circulaire » dont je me souviendrai à vie.
Remise des diplômes après ce passage de grade mémorable au Fight Tiger Club.

J’apprends énormément sur moi-même : ces années d’entraînements exigeants mais fructueux me permettent d’être plus sereine et équilibrée dans ma vie et dans ma tête. C’est ce qui m’a fait tenir tant d’années dans mes études de droit.

Jusqu’à la transmission

Plus les années passent, plus j’ai envie de transmettre ce que le Pencak-Silat m’a tant apporté. Je quitte le monde des juristes et m’installe à Aix-en-Provence. Je passe ma ceinture noire et mon DIF auprès de la Fédération de Karaté (FFKDA).

Je fais une rencontre magnifique avec les karatékas chevronnés de l’AKA Dojo qui m’accueillent dans leur club, m’accordent leur confiance et, au fil du temps, me confient la direction technique et pédagogique afin de relancer la dynamique du club.

Je m’aperçois que j’adore transmettre : non seulement ce que j’ai appris en technique, mais aussi toutes les valeurs qui m’ont été transmises :

Exigence et persévérance : condition sine qua non de tout progrès.

Dépassement de soi : toujours faire de son mieux et encore plus.

Respect & bienveillance : de ses partenaires mais aussi de soi-même et de son corps.

Humilité : on a toujours à apprendre des autres, ne jamais se reposer sur ses acquis.

Sagesse : apprend à combattre pour ne jamais avoir à se battre.

À ce moment-là j’ai envie de m’adresser à un public spécifique, en organisant des stages de self-défense dédiés aux femmes.

Mon but : transmettre des bases de self-défense à un maximum d’entre elles afin de les aider à (re)prendre confiance en elles, apprendre à se protéger, se défendre et mieux s’affirmer.

Je crée toutes les conditions pour leur permettre de se dépasser et de se lâcher. Je fais venir des hommes habitués et formés afin de jouer les agresseurs et leur permettre de mettre en pratique les techniques en situation au plus proche du réel.

Je fais les bonnes rencontres au bon moment et tout s’aligne. Je développe des cours de self-défense féminine en parallèle des stages.

Mes objectifs se précisent :

✅ Transmettre des bases essentielles pour savoir se protéger & se défendre avec un gros accent sur la prévention

✅ Rendre accessible la self-défense aux femmes les plus timides qui n’osent pas franchir la porte des dojos très masculins

✅ Introduire des gestes issus du Pencak-Silat pour une self-défense accessible et efficace aux femmes de toutes conditions

✅ Créer un climat de confiance où chacune peut se dépasser, se rendre fière de ce qu’elle accomplit, et parfois se confier

✅ Permettre à chacune de (re)prendre confiance en elle en passant par l’action physique

Les lecteurs de cet article ont également lu : POURQUOI LES FEMMES NE SONT PAS PLUS NOMBREUSES EN SELF-DÉFENSE ?

Je choisis le biais de la self-défense car c’est plus accessible pour une femme qui n’a jamais pratiqué d’arts martiaux ou qui fait peu ou pas de sport. Petit à petit, les plus motivées viennent dans mes cours de Pencak-Silat traditionnel.

Elles découvrent alors l’envers du décor, la face cachée qui vient enrichir ce qu’elles apprennent en self-défense. Elles comprennent alors l’origine des mouvements de self-défense et font alors un bond dans leur progression, au prix d’un apprentissage exigeant et appliqué.

L’impact que j’ai observé auprès des femmes

Deux ans plus tard, je compte un peu plus d’une centaine d’élèves dans mes différents cours et stages. Jamais je n’aurais pensé toucher tant de personnes.

Mais surtout, jamais je n’aurais imaginé l’impact (positif) que cela aurait pu avoir sur beaucoup d’entre elles.

Impact sur la confiance en soi

Je n’imaginais pas qu’enseigner auprès des femmes serait tellement gratifiant : je m’aperçois que la plupart d’entre elles sont des battantes et recherchent un moyen physique de l’exprimer.

J’aime être ce catalyseur qui impact positivement leurs vies.

Chacune est unique et porte son histoire personnelle, parfois très lourde. Leur point commun : une envie de (re)prendre confiance en elles, de se défouler et de se « lâcher ». Certains profils types se dégagent.

Les mamans

Une partie de mes élèves sont des « super-mamans » qui ont souvent consacré une grosse partie de leur vie à leur famille, à leurs enfants, s’autorisant rarement (parfois jamais) une activité pour elles.

Celles-ci sont exceptionnelles : elles sont capables d’une énergie phénoménale. Je les aide comme un guide au service de leur propre défense.

Au début, elles se sentent incapables, et puis, au fur à mesure, elles se dépassent et ressortent le plus souvent infiniment fière d’elles. Et très reconnaissantes d’avoir été formées en toute sécurité.

Au fil du temps elles gagnent en « cardio » et en musculature : elles me disent voir leur corps se transformer et se sentir capable de mieux s’affirmer.

C’est comme si elles s’offraient une nouvelle dynamique d’énergie dans leur vie personnelle : elles s’aperçoivent qu’elles peuvent arriver à se protéger sans recourir à la force brute. Elles apprennent à prendre conscience de leurs atouts et à les utiliser.

Les femmes victimes de violence

J’ai parfois à faire à des cas plus délicats, et pourtant nombreux, de femmes ayant été victimes de violence, plus ou moins intenses. Celles-ci, arrivent avec un objectif assez précis.

Elles veulent apprendre à se défendre pour ne plus jamais être victime. Les mises en situation sont parfois difficiles pour elles.

Par exemple, les cris, les menaces proférées à titre d’entraînement, les jeux d’acteurs réalistes de mes fidèles coéquipiers masculins font régulièrement ressortir des choses difficiles du passé.

Pour en arriver là, dans un stage, il faut bâtir la confiance et toujours prendre le temps d’instaurer un climat sécurisant et bienveillant en définissant un cadre strict.

C’est ce qui leur permet de se sentir à l’aise, d’être capables de dépasser leurs éventuels blocages et de lâcher ce qu’elles ont à sortir.

Parfois des cris ou des pleurs, mais aussi et surtout de l’explosivité dans leurs défenses qui les surprennent elles-mêmes.

Lors du cercle de parole qui clôture chacun de mes stages, la parole se libère pour certaines qui ont alors envie de témoigner sur leur histoire personnelle. Un grand sentiment de solidarité entourent ces moments particuliers.

 Elles ont vécu un stage intense, ont la possibilité de partager leurs ressentis et se félicitent les unes les autres. Une vraie solidarité naît entre ces femmes et des amitiés se créent.

À chaque stage, j’observe mes stagiaires repousser leurs limites et en ressortir grandies. Très régulièrement, leurs témoignages me touchent.

Quand une élève me dit que j’ai « changé sa vie », ou que les stages ont été pour elle une véritable thérapie, ou encore qu’elle sort maintenant plus confiante et consciente dans la rue…

Quand une autre m’affirme qu’elle a désormais suffisamment confiance en elle pour faire de longs voyages toute seule, ce qu’elle n’aurait jamais envisagé avant.

Alors que je sais que je suis à ma place. Mais je leur rappelle surtout que ce sont elles qui ont fait les choses !!!

Ce sont elles-mêmes qui ont fait le chemin, déployé les efforts et changé leurs vies.

Les femmes en recherche de bien-être

Quoiqu’il en soit, la motivation commune de chacune de mes élèves est d’améliorer leur bien-être. Certaines choisissent les cours de self-défense pour l’aspect pratique et utile en améliorant leur confiance en elles.

Et d’autres, les cours de Pencak-Silat traditionnel pour le côté esthétique de la gestuelle et le bien-être que leur procure l’effort physique. Et certaines choisiront les deux pour un équilibre global.

Le Pencak-Silat comme la self-défense deviennent alors des voies corporelles de développement personnel.

C’est par sa multi-dimensionnalité, technique, esthétique, spirituelle et explosive que le Pencak-Silat attire de plus en plus de femmes en quête de sécurité, de confiance en elles et d’équilibre personnel.

J’accompagne aussi mes élèves en coaching individuel, j’assure des cours en entreprise et je fais de la prévention dans le milieu associatif sous forme d’initiation ou de stages.

Le mot de la fin

 Comme vous avez pu le voir Margo met son expérience au service de femmes qui en ont besoin. Elle est une véritable source d’inspiration pour ces combattantes qui gagnent en confiance et en bien être tout au long de son enseignement.

Pour ma part, Margo m’inspire une belle preuve d’engagement, d’abnégation et de courage dans son parcours. C’est pour cela que je voulais partager son parcours avec vous.

Vous pouvez la retrouver sur son site et sa page Facebook. Je vous ai mis les liens juste en dessous.

Voilà. Nous y sommes. C’est déjà la fin de ce récit. Je remercie chaleureusement « Margo »de nous avoir confié son parcours ainsi que sa vision de la self défense.

Et vous les nouveaux audacieux et audacieuse que pensez-vous de ce témoignage…

Un événement qui pourrait vous intéresser c’est le stage d’été 100 % plein air qu’elle organise du 4 au 11 juillet à Gresse en Vercors. Mini-site dédié avec toutes les infos :

👉 http://www.stagedete.sitew.fr/

RESSOURCES :

👉 Site internet: https://tenagasilat.com/
👉 Page Facebook: http://facebook.com/selfdefensefeminineaix/
👉 Chaîne YouTube: https://www.youtube.com/channel/UCNSnYj27GNdAC3nd7K-26PA

👉 Charles Joussot

👉 Sébastien Véroult 

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Une réponse

  1. Bonjour, ton blog est très réussi ! Je te dis bravo ! C’est du beau boulot !:) Abra Roderic Koralle

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